30 novembre
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... vers l'Est ! |
Un peu dépité d’entendre les
gouttes fouetter la vitre au réveil... Quelques
matés suffisent cependant pour oublier le confort ensorcelant
du duvet. La pluie et le vent restent modérés et nous sommes
tous les trois heureux de quitter Moat.
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En s'éloignant de Moat... |
Nous nous mettons en route à 8
heures mais pour nous arrêter dès le premier rancho, 500 mètres en contrebas de
la base. La rosée nuageuse s’est transformée en tempête et les températures
s’effondrent sous les rafales du vent d’Ouest. Partis depuis moins d’une
demi-heure, nous sommes déjà trempés, gelés et dans ce qui reste de l’ancien
poêle du
rancho, un feu est
rapidement allumé. La flambée prend fin vers 10h et le retour d‘un vent plus
enclin à nous laisser passer.
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... puis en suivant les traces de chevaux. |
Au cours de cette première
journée, nous progressons d’un bosquet à un autre selon le rythme fixé par Ramón
et ses 75 ans. Cette étape « d’échauffement » est prévue courte et
aller lentement n’a donc aucune conséquence sur le planning, bien au contraire. Nous arriverons de toute façon au
rancho du
gaucho Pati mais en ayant réussi avec ce rythme à rester secs. Les pauses régulières à l’abri de la
végétation, sont en effet étonnamment synchronisées avec des grains qui
défilent sans se lasser. J’apprends de cette manière l’art de faire durer les étapes
pour s’économiser.
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L'art du bagualeo. |
Peu de temps avant d’entrer dans
la zone du
rancho de Pati, nous
croisons le
gaucho Luis, conduisant
une dizaine de bovins sauvages vers Moat. Les chiens sont à leur affaire, et
les taureaux avancent en restant groupés dans un espace de 5 mètres de large. Fascinant
sur un pareil terrain.
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Rancho de Pati et la grange à gauche. |
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Quelques degrés et un rideau de buée qu'il n'échangerait pour rien au Monde. |
Pati étant absent, nous nous
installons pour la nuit dans la grange à proximité de son
rancho derrière la vitre duquel les chatons nous observent,
pelotonnés sur le poêle encore chaud. Ramón et Geronimo se glissent dans leur
duvet et s’endorment aussitôt selon le vieux dicton : « Qui
dort, dîne ». Mieux équipés qu’eux, je peux me permettre de rester à
l’extérieur quelques heures de plus. Ainsi, profitant d’une éclaircie, je me
rends sur la colline surplombant le
rancho. Celle-ci me dévoile son flanc
opposé et un très joli lac dont profite un groupe de chevaux.
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le lac "caché" |
Le vent est toujours fort et le
ciel défile vite. Voyant se rapprocher un nouveau front nuageux, je ne
m’attarde pas dans cet endroit magnifique. J’ai en effet observé que la bâche
recouvrant la grange est percée à la verticale de l’espace où je compte dormir.
Une petite réparation s’impose donc rapidement, pour une première nuit... au
sec.
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Une belle soirée... |
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Lexique
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Maté : La célèbre infusion argentine. Bue dans une petite calebasse équipée d’une pipette métallique. On verse de l’eau chaude sur le tas d’herbes de Yerba Mate disposé dans la calebasse. On boit, on remplit à nouveau d’eau chaude et l’on passe au voisin. Les argentins en consomment beaucoup.
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