Retour à la maison

05 mars :

Comme tous les matins, je fais mon petit rituel : Habits chauds, sortie du matériel et préparation du petit déjeuner. Le temps est sec et j’en profite pour mettre à sécher ce qui peut l’être. Notamment le duvet qui commence à s’imprégner de l’odeur de poulailler de ma petite grotte.

Entre 09h30 et 10h00, ayant fini la corvée d’eau et m’apprêtant à recommencer l’attente, le regard fixé sur la baie Aguirre, je vois surgir la silhouette d’un bateau dont je reconnais immédiatement la silhouette. C’est l’aviso Teniente Olivieri, le célèbre bâtiment austral de la Marine Nationale Argentine.

ARA Teniente Olivieri.

Tout s’enchaîne ensuite très rapidement. Mes signaux sont déjà prêts et tout est secoué avec vigueur pour remplacer le vent qui prévoit de se lever, mais plus tard. Lorsque j’aperçois les signaux Scott suivis du bruit de la ligne de mouillage, je sais que c’est bon. Je suis sauvé et je prépare donc rapidement mon sac avant que l’équipe de secours ne rejoigne ma falaise. J’ai vraiment honte d’avoir entraîné une telle mobilisation de moyens et remercie à nouveau le commandant de l’aviso Teniente Oliveri et tout son équipage ainsi que l’ensemble des administrations ayant pris part au sauvetage (Armada Argentina, Club Andino, Defensa Civil, Servicios Especiales, Police Provincial).

1 soupe à l’arrivée, un rapide examen médical et après 2 grosses assiettes pour le repas de midi, j’ai la chance de suivre la remontée du canal de Beagle depuis la passerelle. Je reçois alors les messages me signalant que les secours sont prévenus... Je confirme ;).
Cette navigation me fait faire un petit retour quelques années plus tôt, lorsque j'étais sur la Jeanne. Le jour de la remontée du canal de Beagle, j'avais un oral, heureusement en extérieur. L’instructeur avait néanmoins rapidement compris que c’était pas le jour où ses questions suscitaient chez moi un grand intérêt, contrairement à la Péninsule que l’on était en train de longer…

En remontant le canal de Beagle.

Nous arrivons à Ushuaia vers 21h30, après 10 heures de navigation et un nombre conséquent de matés. Le temps de changer mon billet d’avion, je profite de quelques jours à Ushuaia et remercie encore Gabi, Marisa et toute leur famille d’avoir pris soin de moi.